Après, c'est comme pour les retraites : on peut considérer qu'on a raison contre tout le monde, contre la foule, contre le peuple. C'est ce qu'on a entendu à midi, mais je pense que vous auriez quand même intérêt à écouter certains arguments, comme ceux du haut-commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, qui, lui aussi, exprime son opposition.
Cette affaire fait peser un risque objectif sur les libertés fondamentales. À cet égard, la Défenseure des droits est très claire : dès lors, dit-elle, que certains éléments, par exemple, les mouvements, relèvent des données corporelles, on est dans la biométrie, et il est inexact de prétendre le contraire, en tout cas si l'on s'entend sur le sens du terme biométrie. Comment définira-t-on un comportement suspect, inadapté, inadéquat, anormal ou que sais-je encore ? Espérons que cette définition ne relèvera pas des entreprises privées qui attendent de bénéficier de la manne que vous allez leur offrir ce soir. Quoi qu'il en soit, force est de constater que le respect de la vie privée va quand même en prendre un sacré coup, de même que la liberté d'aller et venir, ainsi que l'expression pacifique des opinions, comme le souligne le Conseil d'État, dans le vingt-deuxième point de son avis.