Intervention de Sandra Regol

Séance en hémicycle du mardi 21 mars 2023 à 21h30
Jeux olympiques et paralympiques de 2024 — Après l'article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSandra Regol :

Si vous le permettez, monsieur le président je présenterai en même temps l'amendement n° 304 .

Madame la ministre, vous en conviendrez comme nous : le monde sportif n'est pas imperméable aux violences sexuelles et sexistes. Heureusement, petit à petit, la parole des victimes est enfin entendue – car parole il y a toujours eu. Je prendrai simplement quelques exemples : la patineuse artistique française Sarah Abitbol, violée par son entraîneur, ou l'affaire Larry Nassar, aux États-Unis cette fois, du nom du médecin reconnu coupable d'abus sexuels sur de jeunes gymnastes.

Le monde médiatique n'est pas non plus à l'abri de ce type d'affaires. Je ne citerai qu'un exemple, celui de Patrick Poivre d'Arvor, accusé de plusieurs viols. Je m'appuie sur l'enquête, intitulée « Entendu à la rédac », menée notamment par le collectif Prenons la une pour dénoncer le sexisme dans les rédactions.

Le monde politique n'est pas préservé, lui non plus, de ces agissements. Cependant, il essaie de prendre sa part dans ce combat. Et la France doit montrer l'exemple en matière de politique féministe pour que chacun prenne conscience des risques qui existent dans ce type d'événements internationaux où, nous le savons, les violences sexuelles et sexistes sont chaque fois plus nombreuses.

Il faut mener des actions préventives fortes afin d'éviter que ces violences se développent. Nous proposons donc le lancement d'une campagne de prévention sur ce sujet dans le village des athlètes et dans celui des médias. L'amendement n° 303 prévoit que cette campagne sera mise en place par le Comité d'organisation des Jeux, tandis qu'avec le n° 304, amendement de repli, nous proposons qu'elle soit effectuée par des associations. Nous ménageons ainsi une marge de manœuvre pour permettre au Parlement de décider avec vous de la meilleure solution.

Je dois dire qu'au moment où je prononce ces mots, j'ai quelques doutes sur le fait d'être entendue, car j'ai le souvenir douloureux du ministre de l'intérieur qui, il y a quelques heures, presque quelques minutes, moquait quatre viols commis sur des jeunes femmes par des forces de l'ordre …

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