M. Caron a dit quelque chose de très grave. Il a cité une étude de l'Inserm – une autorité publique, donc – qui indiquerait qu'on avait observé une augmentation des leucémies chez les enfants vivant à proximité des centrales nucléaires. Or cette étude de l'Inserm, que je viens de relire, dit exactement le contraire : « Aucune association significative n'a été observée entre le nombre de cas de leucémie recensé et la distance séparant le lieu de résidence et le site nucléaire […], que ce soit de manière globale ou en fonction de l'âge des enfants […], et le nombre attendu au niveau national, y compris en tenant compte des caractéristiques fonctionnelles du site ».
J'ajoute que Libération a fait un recensement de cette étude et interrogé la scientifique qui l'a dirigée. Le titre de l'article est éloquent : « L'Inserm révèle un excès de leucémies chez des enfants autour de centrales nucléaires. » Mais le sous-titre précise : « Ses résultats ne permettent cependant pas d'établir de corrélation claire. » Dans le corps de l'article, la responsable de l'étude explique qu'il n'y a aucune corrélation, et l'on apprend la vérité : c'est le réseau Sortir du nucléaire qui affirme que la corrélation est « très claire » !