Monsieur Tavel, il est assez malhonnête d'essayer d'opposer, de manière un peu factice, deux membres du Gouvernement dont les positions sont tout à fait alignées et qui travaillent main dans la main.
Vos propos traduisent beaucoup de mépris pour les équipes d'EDF qui travaillent sur ces sujets, élaborent le plan Adapt 2050 et ont un haut niveau de technicité. Elles ne sont pas dans le déni climatique, bien au contraire : elles établissent différents scénarios, cohérents avec les travaux du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), réalisent différentes simulations et mesurent leurs impacts potentiels en termes de matériaux, de risques de coupures, de montée des eaux… Reconnaissez qu'il y a des compétences dans notre pays, et qu'EDF, l'ASN et l'IRSN travaillent sérieusement ! Je vous renvoie au rapport de RTE, disponible en ligne, notamment aux quarante-deux pages du chapitre 8 qui exposent en détail les effets du climat sur notre système électrique. Ce n'est pas comme si nous n'avions rien fait !
Mon collègue Christophe Béchu dit simplement que, quand on réalise des investissements dans le domaine de l'adaptation au changement climatique, il faut être capable de prendre en compte un scénario différent de celui que nous préférons – lequel limite le réchauffement climatique à 1,5 degré, ce qui est d'ailleurs légèrement au-dessus du scénario nominal planétaire – afin d'éviter la « maladaptation ». Ne faites pas dire aux ministres ce qu'ils n'ont pas dit !
Le réchauffement climatique est pris très au sérieux par le Gouvernement, de même que par EDF et par les autorités de contrôle. Les auteurs de l'amendement CE81 ne connaissent pas la science, n'ont pas étudié le sujet dont ils parlent mais pensent savoir tout mieux que tout le monde et entendent interdire par principe l'implantation d'une centrale nucléaire à tel ou tel endroit, en l'autorisant d'ailleurs à d'autres. Notre démarche, fondée sur une étude sérieuse des données réelles du terrain, me paraît un peu plus sérieuse.