Madame la ministre, l'alinéa 22 vous place dans une situation paradoxale. En effet, l'un des arguments que vous utilisez pour justifier ce que l'on peut désormais appeler la « messmérisation » d'Emmanuel Macron est l'ambition écologique. Vous estimez que le « tout-nucléaire » est le meilleur moyen de lutter contre le réchauffement climatique, dans la mesure où les centrales n'émettent pas directement de CO2. Mais la politique destinée à lutter contre l'artificialisation des sols fait elle aussi partie d'une politique ambitieuse de lutte contre le changement climatique et de préservation de la biodiversité. Le site du ministère de la transition écologique affiche d'ailleurs que « le Gouvernement fait de la lutte contre l'artificialisation des sols une réforme prioritaire », en renvoyant à la loi « climat et résilience » du 22 août 2021.
Pourquoi introduirait-on une exception pour les installations nucléaires ? Pourquoi un artifice comptable permettrait-il de déroger aux règles en vigueur pour la construction de réacteurs électronucléaires à proximité des sites existants ? Cette dérogation serait en contradiction avec l'objectif, très écologique selon vous, de construction de réacteurs nucléaires.