Je suis ravi d'être présent aujourd'hui pour discuter d'un sujet comme la formation, alors que certains souhaiteraient repousser de deux ans l'âge de la retraite. Or ces sujets sont étroitement liés ; notamment concernant la formation des travailleuses et des travailleurs âgés. Aujourd'hui, celle-ci est inexistante, ce qui explique pourquoi des millions de personnes sont en chômage de longue durée après 60 ans. Dès lors, dans notre pays, comment imaginez-vous les solutions que vous pourriez apporter pour traiter les nombreuses inégalités qui frappent la formation professionnelle ?
La première concerne le bénéfice de la formation, qui s'applique surtout aux personnes déjà titulaires d'une formation initiale et de diplômes. En effet, les diplômés bac+3 ont en moyenne vingt-six heures d'accès à la formation professionnelle dans notre pays, contre deux fois moins pour les titulaires d'un certificat d'aptitude professionnelle. Quelle réponse peut-on y apporter ? De même, ouvriers et employés sont assez largement évincés de l'accès à des dispositifs de formation : un ouvrier de 50 ans y a trois fois moins accès qu'un cadre de 25 ans. Que faire face à cette situation ?
En outre, la formation repose sur des outils et des modalités d'apprentissage. Celles-ci ne peuvent pas être les mêmes pour une personne en début de carrière et une personne déjà dotée d'une réelle expérience. Comment pouvez-vous répondre à ces inégalités en termes d'âge, de classe sociale et de moment de la carrière professionnelle, afin de parvenir à une vision large de la formation ? En effet, la formation ne doit pas être seulement une mise en emploi des gens, mais également un outil d'émancipation, qui garantit à tout salarié de pouvoir apprendre, y compris quand l'apprentissage n'est pas immédiatement valorisable ou utile en termes économiques.