Une centrale nucléaire a besoin en permanence d'une grande quantité d'eau pour refroidir ses réacteurs – c'est sans doute aussi complètement lunaire... C'est la raison pour laquelle quasiment toutes les centrales sont installées à proximité immédiate d'un cours d'eau ou de la mer – cette réflexion manque probablement d'arguments scientifiques…
À cet égard, le changement climatique en cours présente un double enjeu. D'une part, les quantités d'eau nécessaires ne pourront pas être mobilisées en période de sécheresse. D'autre part, la température élevée de l'eau rejetée par les centrales n'est pas sans conséquences pour la faune, la flore et l'équilibre physique et biologique des cours d'eau ou de la mer – cela gêne peut-être certains collègues que j'aie le droit de m'exprimer sur ce point. Certains réacteurs ont déjà dû être mis à l'arrêt pour éviter de perturber les écosystèmes et permettre un partage équitable de l'eau, notamment pour les usages agricoles – ce qui n'est pas anecdotique.
La Compagnie nationale du Rhône (CNR) a annoncé que le réchauffement climatique aura pour conséquence une baisse du débit de ce fleuve d'au moins 30 % à l'horizon 2050. Cela montre que les choix énergétiques pour demain doivent prendre en compte la question de l'approvisionnement en eau et celle des bouleversements climatiques – mais c'est sans doute encore une fois lunaire.
Par-delà les événements climatiques extrêmes, la montée du niveau de la mer liée au changement climatique est un problème pour la sûreté des centrales nucléaires – le dire est peut-être climato-négationniste. Phénomène moins spectaculaire mais tout aussi problématique, les méduses prolifèrent en raison du réchauffement des océans et cela peut entraîner l'arrêt des réacteurs, car elles obstruent les filtres à eau de refroidissement. Peut-être n'est-ce pas assez factuel pour mes collègues.
Le monde entier est affecté par le réchauffement climatique, qui pourrait s'amplifier à l'avenir.
Face à ces aléas, le nucléaire est loin d'être aussi maîtrisable qu'on voudrait nous le faire croire – mais peut-être n'est-il pas de bon ton d'en parler.
C'est la raison pour laquelle cet amendement demande que le Gouvernement remette un rapport au Parlement.