Par cette demande de rapport, vous optez pour la fuite en avant, puisqu'il est question de la construction de quatorze nouveaux réacteurs alors que, jusqu'à présent, le président Macron affirmait qu'il ne s'agissait que d'une option : ce n'en est donc plus une. En conséquence, il faudrait effectuer une évaluation globale de l'impact de ces constructions. Le nucléaire pourra-t-il faire face au changement climatique, à la raréfaction de la ressource en eau, à l'augmentation de quatre degrés des températures annoncée par un ministre ? Le minimum serait de pouvoir en discuter. C'est pourquoi nous étions attachés aux amendements qui viennent d'être rejetés.
Des questions se posent aussi à propos des ressources humaines, techniques et financières, que le nucléaire risque de phagocyter au détriment des énergies renouvelables. Idem s'agissant de la vulnérabilité de notre pays par rapport aux risques sismiques ou aux risques géopolitiques, comme on le voit en ce moment avec la guerre en Ukraine.
Par cet amendement, nous demandons que soit au moins analysée la situation des salariés du nucléaire, non seulement ceux d'EDF et des autres entreprises du nucléaire, mais aussi ceux des sous-traitants, qui représentent, selon l'IRSN, 33 000 personnes, lesquelles supportent 80 % des doses de radioactivité absorbées lors des interventions sur le parc.
Nous présenterons d'autres amendements visant à limiter la sous-traitance et à ce que les sous-traitants bénéficient du statut national du personnel des industries électriques. Il ne faut pas que les salariés et les sous-traitants soient oubliés dans l'analyse globale du développement du nucléaire qu'il nous semble indispensable de conduire, même si nous sommes opposés à ce dernier.