L'énergie est la condition de possibilité de chacune de nos actions. La question des choix énergétiques de notre pays est donc éminemment politique. La loi de programmation sur l'énergie et le climat définira les objectifs et les priorités d'action de la politique énergétique nationale : ce texte, qui sera présenté en juillet à l'Assemblée, permettra de déterminer notre mix énergétique. Le projet de loi qui nous occupe aujourd'hui et dont l'objectif est de faciliter les travaux préparatoires de futures installations nucléaires et de prolonger celles existantes n'aurait jamais dû précéder notre délibération sur le premier texte. Il aurait fallu discuter d'abord du mix énergétique. Nous demandons ainsi la suppression de l'article introduit par le Sénat pour abroger l'objectif de réduction à 50 % de la part du nucléaire dans la production électrique à l'horizon 2050. Cet article préempte le débat sur notre avenir énergétique. Il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs.
Le groupe Socialistes et apparentés proposera des amendements suivant trois axes : un axe démocratique, d'abord, car la prolongation ou la relance d'un programme nucléaire sont des choix dont les citoyens, notamment ceux vivant aux abords des centrales, doivent pouvoir se saisir ; la transparence, ensuite, pour que les informations qui ne menacent pas la sécurité des sites puissent être publiées par l'IRSN et l'ASN ; la sûreté, enfin, pour assurer un respect scrupuleux des avis de l'ASN et une meilleure prise en compte des risques liés au changement climatique. Nous sommes extrêmement préoccupés par la volonté de fusionner l'ASN et l'IRSN : ce système de sûreté a fait ses preuves, et aucune justification de la fusion envisagée n'a été apportée jusqu'ici. Nous défendrons donc un amendement visant à inscrire dans la loi le système actuel, qui est opérant.