Nous soutenons que la vidéosurveillance ne protège pas. Elle surveille, incontestablement. Elle permet, à la marge, de réprimer des infractions qui, de toute façon, ont été commises, ce qui confirme qu'elle ne les empêche pas. Lorsqu'il s'agit d'identifier les auteurs d'infractions, elle n'est pas plus efficace que les techniques d'enquête classiques – dans 1,3 % des cas. La police technique et scientifique fait des choses merveilleuses, notamment à partir des odeurs, qu'une caméra ne peut évidemment pas faire. Il faudrait commencer par donner davantage de moyens à la police judiciaire, car c'est ce qui fonctionne le mieux.
Je vais prendre aussi les choses à l'envers. Gérald Darmanin dit régulièrement que la France est à feu et à sang, que la délinquance augmente et qu'il faut agir. Il reconnaît donc lui-même que le nombre d'infractions augmente. Or il n'y a jamais eu autant de caméras dites de vidéoprotection qu'aujourd'hui. Je fais donc l'hypothèse qu'il n'y a peut-être pas de corrélation entre la vidéosurveillance et la diminution du nombre d'infractions. Les caméras ne protègent pas, au sens littéral du terme. Ce qui est sûr, en revanche, c'est qu'elles coûtent un pognon de dingue.