Ce que vous dites est important. D'un côté, il y eu une gestion particulière – vous avez parlé de recherche de la paix sociale – pour justifier à tout prix la préparation de la sortie d'un individu dont on savait qu'il était extrêmement dangereux, de manière permanente. D'un autre côté, nous avons quelqu'un pour lequel la question de la levée du statut de DPS ne valait qu'au regard de la question du rapprochement avec sa famille. S'il y avait eu des aménagements à Borgo, le problème se serait posé différemment. On ne pouvait pas ne pas savoir que le maintien du statut de DPS empêchait le rapprochement familial. Yvan Colonna ne voyait plus sa mère depuis quinze ans et son jeune fils depuis trois ans. Le trajet pour venir à Arles, 500 kilomètres, représente un coût de plusieurs centaines d'euros. Cette situation était connue de tous, administration centrale comme responsables politiques. Comme vous venez de le dire, le maintien du statut de DPS pour des raisons médiatiques – donc d'influence sociopolitique –, renvoie au procès d'Yvan Colonna et non à son parcours carcéral. C'est un élément de perception important dans le cadre de l'analyse en miroir du parcours de deux individus qui relevaient du même régime administratif, du moins en tant que DPS.