Je souhaite réagir aux propos de M. Bouvier. Notre réussite industrielle est notamment mise à l'épreuve par la transformation de notre écosystème économique, marquée par de nombreuses privatisations ces vingt dernières années. Vous soulignez finalement les risques que présentait cette transformation. Il n'est pas possible d'imaginer que cette privatisation vous prémunisse du risque réputationnel, contre lequel, en réalité, le pouvoir politique ne peut rien. En revanche, l'État peut vous garantir, comme il le fait, une forme de sécurité juridique.
Par ailleurs, vous évoquez les raisons de la légitimité de la dissuasion nucléaire. Si je suis entièrement d'accord sur la deuxième partie de votre argumentation, selon laquelle la légitimité de la dissuasion se fonde sur l'attitude exemplaire de la France au regard du droit international, je ne crois pas que l'Otan puisse fonder à elle seule la légitimité de la France à posséder des armes nucléaires.
Je suis rapporteur d'une mission sur la maîtrise des fonds marins. La vision de Naval Group dans ce domaine repose sur l'idée que les fonds marins seront bientôt particulièrement fréquentés. Quels risques pouvez-vous envisager du point de vue de la sécurité de la dissuasion ?
Monsieur Roussel, l'essai Direct Ascent Anti-SATellite (DA-ASAT) russe de 2021 a démontré les moyens d'interception particulièrement importants que possède la Russie contre les moyens nucléaires, voire a dessiné les premières lignes d'une stratégie que nous pourrions qualifier de dissuasion spatiale. Partagez-vous cette analyse ?
La réduction des délais de réaction qu'implique l'hypervélocité représente-t-elle une menace de voir l'intelligence artificielle supplanter la décision humaine ?
Enfin, quels gains et menaces représentera selon vous le quantique ?