Vous faites de la politique et je ne saurais vous le reprocher, mais je vous trouve injuste quand vous parlez de mépris du Parlement. Je suis auditionné sur un projet de loi qui n'a pas encore été présenté au Conseil des ministres. Je lis la presse et je vois que la démocratie – y compris au sein d'une formation politique – est parfois une chose difficile et qu'elle suppose un effort permanent. Si je peux faire mieux, je le ferai.
Je suis triste que vous évoquiez à chaque fois des sujets de forme. Aujourd'hui, je mépriserai le Parlement parce que le Président – élu au suffrage universel direct – a présenté sa vision de chef des armées. Lors de la précédente audition, j'étais selon vous venu entouré de trop d'officiers généraux… Vous n'étiez d'ailleurs plus là pour écouter ma réponse, mais je ne vous en tiens pas rigueur.
Je forme le vœu que nous parlions du fond. Les Français ont besoin de savoir ce que La France insoumise propose pour la dissuasion nucléaire – je n'ai pour ma part pas encore tout compris – et évidemment au sujet de notre appartenance à l'OTAN. Il est très difficile de comprendre notre modèle d'armée si on le dissocie de nos alliances militaires. Dans le train qui m'emmenait de la Pologne vers l'Ukraine, j'ai eu le plaisir de lire votre livre sur la Russie, Monsieur Lachaud. C'est intéressant. Puisque vous vous interrogez sur les coopérations européennes, j'aurais l'occasion moi aussi d'interroger les différentes formations politiques sur les relations qu'elles envisagent avec Pékin et Moscou, mais aussi avec Londres, Washington ou Berlin. C'est un sujet qui mérite de jouer cartes sur table.