Alors que notre diplomatie dénonce régulièrement l'influence russe en Afrique de l'Ouest et ses attaques contre la France, nous sommes consternés, à Mayotte, par le silence ambigu de vos services, alors que des déclarations tendent à contester l'appartenance de l'île à la France pour mieux légitimer l'agression de l'Ukraine.
Le 3 février, Sergueï Lavrov a soutenu les revendications illégitimes des Comores. En décembre, c'est l'ambassadeur russe à Moroni qui a carrément proposé une aide militaire pour conquérir Mayotte.
Le mois dernier, les marines russe et chinoise ont organisé des exercices militaires avec l'Afrique du Sud dans le canal du Mozambique, à quelques centaines de kilomètres seulement de Mayotte. Pour nous, la menace est très claire.
Le 2 mars, c'est le Mouvement des non-alignés qui a renouvelé son soutien à « la souveraineté incontestée de l'Union des Comores sur l'île de Mayotte », laquelle reste sous la « domination coloniale française ».
Face à ces attaques, aucune réaction n'est venue, que ce soit du Quai d'Orsay ou de l'Élysée. Je vous le demande, madame la ministre : que répondez-vous à la diplomatie russe ? Que répondez-vous à celles et ceux qui contestent l'appartenance de Mayotte à la République, qui mettent en cause le choix des Mahorais de rester français, ce qu'ils sont depuis 1841 ?