L'Inde entretient traditionnellement des relations de proximité avec la Russie et, parallèlement, des relations plus difficiles avec la Chine. Cela peut la conduire à avoir des vues un peu moins équilibrées que les nôtres s'agissant du conflit. Néanmoins, l'Inde a assumé comme il le fallait son rôle de présidente du G20. Mon homologue indien s'est efforcé de reprendre le langage qui avait été agréé par les dirigeants du G20 à la fin du mois de novembre ; je pense aux paragraphes qui mentionnaient la gravité du conflit engagé par la Russie. Il s'est trouvé que le durcissement de la position russe ne lui a pas permis d'aboutir. La Chine, quant à elle, a laissé les choses se faire, considérant peut-être que le G20 indien ne méritait pas des efforts allant au-delà de ce que son premier sentiment lui dictait.
Les effets des sanctions, combinés au fait que les Européens ont réduit drastiquement leur dépendance aux hydrocarbures russes, au point que ces derniers sont quasiment résiduels, ont entraîné une baisse des prix. Certains pays n'appliquant pas les sanctions en achètent donc, en effet, à des prix plus faibles, et ils ont le droit de le faire. Nous sommes vigilants au contournement des sanctions ; toutes les dispositions sont prises à cet égard. Je n'ai pas connaissance du fait que des produits d'origine russe atteindraient notre pays à travers les activités de raffinage indiennes.