Intervention de Catherine Colonna

Réunion du mardi 7 mars 2023 à 17h35
Commission des affaires étrangères

Catherine Colonna, ministre :

Le jugement que vous avez porté sur la tournée du chef de l'État en Afrique mériterait que je vous réponde avec vivacité. Sachez que c'est uniquement par souci de ne pas polémiquer que je ne le fais pas.

Je me réjouis de vous entendre dire qu'il faut défendre l'intégrité de l'Ukraine. C'est une évolution positive. J'aimerais toutefois que vous soyez encore plus clair et que vous acceptiez de considérer que, dans cette guerre, il y a un agresseur et un agressé, et que l'un et l'autre ne sauraient être mis sur le même plan. La Russie viole les principes les plus élémentaires du droit international, y compris les engagements qu'elle-même avait pris au moment de la disparition de l'Union soviétique. Il convient de défendre l'Ukraine car, au-delà de ce pays, ce sont la paix et la stabilité du monde que nous défendons. Si une agression comme celle-ci était couronnée de succès, d'autres se produiraient ailleurs. L'histoire nous l'a enseigné.

Je crois utile, pour votre information et celle de la commission, de rappeler que le président Zelensky avait toujours recherché le dialogue jusqu'au 24 février 2022, et que ce n'est pas lui qui a déclenché l'agression. De même, il a présenté un plan de paix au mois de novembre, lorsqu'il a été invité à participer au G20. Nous soutenons ce plan. Il a d'ailleurs trouvé une déclinaison dans les termes choisis par les négociateurs dans la résolution adoptée le 23 février lors de l'Assemblée générale des Nations Unies. La Russie, en revanche, ne semble pas avoir de dispositions particulières pour la paix et la recherche du dialogue. Il suffit d'écouter les propos répétés du président Poutine ou de M. Medvedev pour considérer qu'elle persiste dans la logique impérialiste et colonialiste qui a présidé à l'agression.

Si nous avons accepté que l'accord avec le Chili soit paraphé, c'est parce que ce pays a accepté ce que les Européens lui demandaient, à savoir le respect d'exigences environnementales et sociales pour tout accord commercial de nouvelle génération. Le Chili a accepté, en particulier, de faire référence à la nécessité de respecter l'accord de Paris sur le climat et les conséquences que cela implique en matière de flux commerciaux.

L'accord avec le Mercosur s'inscrit dans un horizon plus lointain car tous les pays membres de cette organisation n'ont pas la même approche dans ces négociations. D'une façon générale, nous sommes opposés à la dissociation, comme l'a rappelé le président de la République lors de sa visite au salon de l'agriculture.

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