Intervention de Nicolas Dupont-Aignan

Réunion du mardi 7 mars 2023 à 17h35
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNicolas Dupont-Aignan :

Madame la ministre, je ne sais pas si je dois vous admirer ou vous plaindre… Les deux à la fois, sans doute, tant il doit être difficile d'être la ministre des affaires étrangères d'un président qui ridiculise la France quand il se déplace. Il a commis une faute grave en RDC, notamment, en refusant de dire que le Rwanda soutient les rebelles, ce que vous avez dit, pour votre part, et je vous en remercie. M. Macron a perdu toute crédibilité, notamment au Maghreb, puisqu'il s'est lancé sans certitude dans une politique excessive à l'égard de l'Algérie, moyennant quoi il a perdu sur les deux tableaux, mécontentant les uns et les autres. On comprend pourquoi il voulait supprimer le corps diplomatique : manifestement, il n'est pas doué pour cela… Beaucoup plus grave encore – et c'est pour cela que cela doit être dur pour vous, à moins que vous ne vous en satisfassiez –, la France n'a pas de politique étrangère.

Une chose est de défendre l'intégrité de l'Ukraine, une autre est de suivre aveuglément ceux qui veulent prendre une revanche contre la Russie et entraîner l'Europe dans une guerre d'usure contraire à nos intérêts fondamentaux, comme en témoigne le déclassement de l'Europe sur les plans économique et industriel, dont profitent les États-Unis et la Chine. Pourquoi attend-on l'autorisation de M. Zelensky pour proposer un plan de paix ? La Turquie, Israël et la Chine endossent le rôle qui était celui de la France à l'époque de Dominique de Villepin et de Jacques Chirac – sans remonter à de Gaulle –, à savoir faire entendre une voix libre et indépendante. Cela n'exclut pas de soutenir l'Ukraine mais qu'envisagez-vous pour l'après ? Attendez-vous l'autorisation des États-Unis ou de Mme van der Leyen pour faire des propositions ? Quel plan de paix la France peut-elle proposer pour réconcilier les protagonistes de cette tragédie ? Vous ne pouvez pas avoir de vision : le président ne vous y autorise pas, et lui-même n'en a pas.

En ce qui concerne les négociations commerciales avec le Marché commun du Sud (Mercosur), la Commission européenne a fait connaître son intention de dissocier l'accord avec le Chili pour le faire avaliser. Autrement dit, une partie de l'accord sera votée à la majorité et l'autre à l'unanimité. La France a laissé faire, renonçant à son droit de veto. Le Gouvernement maintiendra-t-il l'unité de l'accord ?

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