À la suite de l'attaque ayant coûté la vie à deux colons à Huwara, d'autres colons israéliens ont décidé de riposter. Ils ont attaqué la localité, faisant un mort et des centaines de blessés et incendiant tout sur leur passage. De nombreux commentateurs israéliens ont osé utiliser à propos de ces événements le mot « pogrom ». M. Smotrich, ministre et dirigeant du parti d'extrême droite Sionisme religieux, a déclaré : « Le village de Huwara doit être anéanti ». La France et de nombreux autres pays ont condamné fermement aussi bien les événements en eux-mêmes que ces propos ignobles. C'est tout à notre honneur. Toutefois, nous nous inquiétons de la participation de M. Smotrich à la conférence du 19 mars, organisée au Pavillon des princes à Paris. Quelle est votre opinion sur ce point ?
Comment expliquer, par ailleurs, qu'au vu de la gravité des événements et de la dérive fascisante du gouvernement Netanyahou, aucune sanction n'ait encore été prise ? Il ne suffit pas de condamner la colonisation pour la faire cesser : il faut la sanctionner.
À ce propos, Carrefour a été épinglé par sept ONG et syndicats, dont l'association France Palestine Solidarité (AFPS), la Ligue des droits de l'Homme (LDH), la Confédération générale du travail (CGT) et Solidaires, pour son accord avec deux entreprises israéliennes impliquées dans la colonisation de la Palestine. Ce partenariat est d'autant plus surprenant que le groupe a dénoncé l'invasion de l'Ukraine et annoncé se retirer de Russie. Quoi qu'il en soit, les dirigeants de Carrefour pourraient être poursuivis devant la Cour pénale internationale. La convention de Genève oblige les États à agir dans les circonstances où de grandes entreprises contreviendraient au droit international humanitaire. Que compte faire la France ?
La situation politique au Sénégal est un autre sujet d'importance, avec la répression qui s'abat sur l'opposition – je pense notamment à l'arrestation arbitraire d'Ousmane Sonko, extrait manu militari de son véhicule. Cela devrait inciter le Gouvernement à revoir sa position concernant la convention d'entraide judiciaire en matière pénale et la convention d'extradition. Qu'en pensez-vous ?
J'aimerais vous interroger aussi à propos du séisme dramatique ayant occasionné plus de 50 000 morts en Turquie et en Syrie. Quel soutien la France a-t-elle accordé à ces pays ? Les conditions d'octroi de visas ont-elles été allégées pour les victimes souhaitant rejoindre leur famille en France, fût-ce de façon temporaire ?
Enfin, je vous remercie de nous avoir informés de l'avancement des états généraux de la diplomatie ; nous lirons le rapport avec attention. Alors que, depuis plusieurs années, les crises internationales qui se succèdent nourrissent une forme d'angoisse quant à l'avenir du monde, je m'interroge quant à l'affaiblissement de notre corps diplomatique et de ses moyens.