Il me faudra toute votre aide et tout votre talent pour convaincre mon collègue de l'intérieur du bien-fondé de votre proposition. Ce sujet ne relève pas uniquement de mon ministère, pas plus que de la France seule, puisqu'il s'agit de visas de l'espace Schengen.
Je vous remercie de votre propos sur la refonte de notre politique à l'égard du continent africain. Nous souhaitons transformer notre relation et nous nous attelons à cette tâche depuis 2017, date du premier grand discours du président de la République sur la politique de la France à l'égard de l'Afrique, prononcé à Ouagadougou. Nous voulons aller plus loin : pour ce faire, mon ministère et celui des armées ont adapté leurs instruments ; lors de son récent déplacement, le président de la République a évoqué le projet d'élaborer une loi-cadre sur les restitutions de biens culturels et de continuer à travailler sur l'importante question de la mémoire. Il nous faut, d'un côté comme de l'autre, regarder le passé avec plus de distance. Nous allons continuer à changer notre regard sur l'Afrique et parvenir, espérons-le, à modifier celui que posent certains segments de la population africaine sur la France, grâce à ce merveilleux projet qu'est la Maison des mondes africains, qui devrait ouvrir dans un an. Je voudrais également revenir sur l'intérêt des deux fonds que nous avons créés : nous devons, au-delà des grands projets, aider les petits entrepreneurs africains et la jeunesse de ce continent qui a tant d'idées.
L'équation des visas est complexe car il faut répondre aux demandes de nos compatriotes qui veulent avoir accès à un service consulaire efficace et rapide tout en se montrant rigoureux dans le contrôle de l'immigration irrégulière : la conciliation de ces deux objectifs est parfois difficile, en particulier dans certains postes mal ou peu équipés. J'ai demandé aux services de mon ministère d'aider les postes les plus sollicités ; du fait de la pandémie et de la reprise des déplacements après celle-ci, nous avons accumulé de gros retards, notamment en Afrique subsaharienne. Il faudra renforcer ces postes et nous embaucherons quelques agents, à la hauteur de nos moyens, dès l'été 2023. J'ai pu prendre cette décision en début d'année grâce à la loi de finances pour 2023 ; ces renforts doivent nous aider à déstocker les demandes de visas dont le traitement accuse du retard. Toute œuvre humaine est imparfaite, et je reconnais que nous pourrions parfois être plus efficaces : nous tâcherons d'optimiser le traitement des demandes de visas, afin de le fluidifier et de réduire les délais d'examen.