Le président de la République a effectué un déplacement de plusieurs jours sur le continent africain, au Gabon, en Angola, en République du Congo et en République démocratique du Congo. Quelques jours auparavant, le lundi 27 février, il avait prononcé une importante allocution à l'Élysée sur les nouvelles impulsions données à notre politique étrangère à l'égard des pays du continent africain. Cette prise de parole constitue une rupture, celle de la fin de la Françafrique. Le président a énuméré plusieurs chantiers : de nouvelles modalités de notre présence militaire afin de mieux associer les armées des pays africains ; la mise en valeur de certains aspects de notre coopération, qui sont mal connus, tant de nos compatriotes que des Africains eux-mêmes – le One Forest Summit, co-organisé par la France, symbolise cette nouvelle approche fondée sur la coconstruction et le dialogue. Le chef de l'État a également insisté sur le nécessaire renouvellement de notre présence économique, qui n'a fait que décliner dans ce que de nombreux grands groupes voyaient comme leur pré carré exclusif. Enfin, cette relation partenariale doit désormais s'inscrire dans une logique de respect mutuel : nous avons tous observé à quel point les rancœurs liées au passé ne demandaient qu'à être exploitées par d'autres pays.
Cette refonte de nos relations avec l'Afrique s'inscrit également dans une certaine continuité ; en effet, la France a renouvelé son approche du continent dès 2017. Durant ce déplacement, le président de la République a enfoncé le clou pour que la politique française soit totalement claire pour ses interlocuteurs et pour l'opinion publique.
Élue dans une circonscription comprenant les trois-quarts du continent africain, je souhaite vous interroger sur un thème auquel je suis confrontée à chacun de mes déplacements. Notre politique extrêmement ferme de délivrance des visas est souvent vécue comme une humiliation par les ressortissants africains : elle est, à mes yeux, la cause la plus évidente du ressentiment parfois éprouvé à l'égard de notre pays. Comment pourrait-on améliorer le dispositif de traitement des demandes, lequel pénalise les amis, les conjoints voire les enfants de Français installés en Afrique ? Ne pourrait-on pas supprimer, au moins à titre expérimental, la nécessité d'obtenir un visa de court séjour pour les ressortissants du Gabon et de la République du Congo, qui ne représentent pas de risque migratoire majeur ? Je suis à votre disposition pour réfléchir à cette proposition, qui améliorerait notre image dans ces deux pays.