Je vous remercie d'avoir rappelé l'étymologie du mot « crise » mais, lorsqu'il y a trop de crises, il y a peut-être moins d'opportunités. Nous vivons l'un de ces moments, voilà pourquoi, au-delà des réponses que nous tenons à apporter à chaque situation, parfois dans l'urgence, je me suis employée à décrire ce que nous essayons de faire sur le long terme pour réduire les fractures, éviter qu'il y en ait de nouvelles et empêcher un nouveau et second cycle de fragmentations conduisant à des brutalisations.
Notre vision, que le président de la République et quelques autres exposent régulièrement et clairement, repose sur une France forte dans une Europe forte et plus souveraine. C'est tout l'objet de l'agenda de Versailles : nous avons réussi, lors de la présidence française de l'Union européenne, à faire converger nos partenaires vers cette orientation. Nous renforçons, dans des proportions inimaginables il y a quelques années, la composante industrielle comme celle de la défense. Les actions de l'Union européenne en termes de réinvestissement dans nos industries sont remarquables, notamment la dernière proposition de la Commission en réponse à la loi américaine sur la réduction de l'inflation : l' Inflation Reduction Act ou IRA.
J'ai essayé de vous décrire notre message aux Africains, dont le maître-mot est le partenariat. Respectueux et passé entre égaux, celui-ci répond à notre volonté de défendre nos atouts, nos intérêts et nos valeurs. Ne doutez pas que nous parlions de tout dans notre dialogue avec les pays africains.
Il faut reprendre les propos du président de la République sur le Rwanda : le chef de l'État a toujours été clair lorsqu'il s'est agi de demander le retrait du M23 de la République démocratique du Congo : il l'a fait publiquement mais aussi à l'occasion de ses contacts avec le président Kagame, qu'il a rencontré à plusieurs reprises, notamment pour évoquer, j'en suis témoin, ce sujet.