Une crise charrie des menaces mais aussi des opportunités : vous semblez avoir conscience des menaces, que le président Bourlanges nous a exposées au début de la réunion, et vous proposez des pistes pour éteindre les incendies ; en revanche, vous ne développez aucune vision des opportunités que l'on pourrait retirer de ces événements. Or la France pourrait impulser certaines transformations dans le monde ; notre pays appartient à la première puissance économique mondiale, l'Union européenne, qui reste cependant un nain politique. Quelle est votre stratégie dans ce domaine ? Quels sont les objectifs de l'Union européenne en matière diplomatique et de défense ? Quels seraient les moyens et le calendrier de votre action en la matière ? Nous ne serons peut-être pas d'accord, mais nous pourrions ouvrir le débat.
Nous perdons actuellement tous nos repères en Afrique : là encore quelle est notre stratégie ? Quels sont nos objectifs ? Quelles promesses portent-ils sur les droits de l'Homme, le développement économique, les échanges entre le Nord et le Sud ou la francophonie ? Quel message adressons-nous aux Africains ? Comment pouvons-nous nous engager ?
Comment le président de la République a-t-il choisi les pays qu'il allait visiter lors de sa tournée africaine ? En République démocratique du Congo, pourquoi n'a-t-il évoqué que du bout des lèvres la prise de sanctions contre le Rwanda en cas d'échec de la médiation angolaise ? Un rapport des Nations Unies de décembre 2022 démontre pourtant que le Rwanda soutient les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) dans la région du Nord-Kivu.