Mon cabinet me cachant tout, j'ignorais que vous vouliez m'interroger sur la situation au Proche-Orient. Je vais néanmoins faire de mon mieux pour vous répondre, en usant peut-être de termes plus modérés que les vôtres.
Nous sommes extrêmement préoccupés – nous l'avons dit dans plusieurs déclarations officielles – par la dégradation continue de la situation sur le terrain. La violence engendrant la violence, nous avons appelé les uns et les autres à changer leur comportement. Le contraste est saisissant entre la hausse des violences et les promesses que les accords d'Abraham étaient censés porter. M. Benyamin Netanyahou a signé ces accords auxquels il semble imparfaitement attaché. Ces accords sont utiles parce qu'ils permettent de faire baisser la tension mais ils sont insuffisants parce qu'ils sont construits autour du vide, puisqu'ils éludent la question politique.
Ne dites pas que nous ne faisons rien : le Conseil de sécurité des Nations Unies a adopté une déclaration présidentielle, objet de longues et délicates négociations, qui appelle à la fin des violences. Publiée dans la semaine du 20 février, elle a nécessité d'âpres efforts de nos partenaires, notamment américains qui ont joué un rôle extrêmement positif, et de nous-mêmes : comme vous le savez, les déclarations présidentielles supposent l'unanimité des membres du Conseil de sécurité, donc parvenir à en élaborer une est un signal important.
À l'instigation des États-Unis d'Amérique, les parties se sont réunies et ont pris des engagements ces derniers jours, notamment une trêve de plusieurs mois. C'est sans doute insuffisant, jugerez-vous, mais cela n'était pas arrivé depuis des années. Il faut encourager ce genre de décisions pour œuvrer à la désescalade et restaurer un horizon politique, seul à même de parvenir à une solution juste et durable reposant sur deux États, je tiens à le redire.
Le temps ne me permet pas de revenir sur les propos du ministre israélien des finances mais nous nous sommes exprimés officiellement et rapidement à ce sujet, dans des termes moins diplomatiques que d'habitude.