Intervention de Catherine Colonna

Réunion du mardi 7 mars 2023 à 17h35
Commission des affaires étrangères

Catherine Colonna, ministre :

Vous me rendez perplexe sur le Sénégal car j'avais compris de votre intervention tout à l'heure et de vos positions générales que vous militiez pour le renouvellement de nos relations avec l'Afrique, comme nous nous employons à le faire, mais vous vous inquiétez dans le même temps de notre incapacité à dicter son comportement à un pays de ce continent. Il ne faut pas s'ingérer dans la politique intérieure d'un pays étranger. En revanche, nous parlons avec tout le monde, y compris avec le Sénégal, des questions qui nous tiennent à cœur comme l'État de droit – qui comprend le respect de la Constitution – et les droits de l'Homme : quoi qu'il en soit, nous ne décidons pas pour autrui.

Je ne crois pas qu'un président français ait décidé seul de la position de l'Union européenne sur l'adhésion de la Turquie : les négociations n'ont pas été interrompues à l'initiative de la France mais après une série de difficultés avec un pays qui avait beaucoup de mal à faire progresser les discussions et à accepter ce que recouvrent les valeurs de l'Union européenne, qu'il aspirait pourtant – disait-il – à rejoindre. Ce détail historique étant rappelé, nous serons attentifs, en Turquie comme ailleurs, au respect des règles ; la date des élections n'a pas été modifiée par le séisme, alors que certains s'interrogeaient à ce sujet ; nous y voyons plutôt un bon signe, même si certains considèrent que le scrutin ne se déroulera pas dans de parfaites conditions dans certaines régions. Nous serons attentifs à cette dimension. Parallèlement, nous dialoguons avec la Turquie ; j'ai vu mon collègue turc, avec qui j'entretiens de bonnes relations, au G20 et, même si nous ne sommes pas d'accord sur tout, nous saluons le rôle positif de la Turquie dans l'accord de la mer Noire, qui autorise l'exportation de grains, de céréales et d'engrais via cette mer. Il arrive cependant qu'il soit nécessaire de rappeler la règle de droit, comme je l'ai fait avec mon homologue à au moins deux reprises lorsque la Turquie a bombardé des populations kurdes situées en dehors de ses frontières.

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