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Intervention de Paul Christophe

Séance en hémicycle du jeudi 16 mars 2023 à 15h00
Accélération des procédures liées à la construction de nouvelles installations nucléaires et fonctionnement des installations existantes — Après l'article 11

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPaul Christophe :

Cela dit, puisque vous avez cité le rapport de la commission d'enquête sur la sûreté et la sécurité des installations nucléaires que j'ai présidée, je me permets d'apporter quelques précisions. Vous avez raison, avec Barbara Pompili et les membres de la commission, nous avions pointé du doigt un recours parfois excessif à la sous-traitance.

Il faut reconnaître que pendant des années, on a malheureusement donné peu de perspectives au monde du nucléaire. On peut comprendre que beaucoup de jeunes se soient détournés des métiers en lien avec le nucléaire, que ce soit au niveau de la recherche ou à celui de la maintenance. J'ose espérer que les décisions que nous serons amenés à prendre dans les mois qui viennent redonneront une vraie perspective aux salariés. EDF a d'ailleurs signé un contrat avec l'État il y a quelques mois pour relancer la filière du nucléaire et les formations à ces métiers, ce qui contribuera peut-être à réduire la sous-traitance.

Toutefois, interdire la sous-traitance n'est pas sans poser problème. En effet, la sous-traitance permet d'aller chercher à l'étranger des compétences dont nous ne disposons pas au niveau national pour résoudre des questions de sûreté et de sécurité.

Je citerai en exemple ce qui s'est passé pour l'un des réacteurs de la centrale nucléaire de Gravelines – je préside la commission locale d'information de ce centre nucléaire de production d'électricité. Il y avait une perforation de fond de cuve – je vous rassure, il ne s'agit pas d'un trou dans la cuve, mais d'une petite corrosion de la sonde placée au fond de la cuve. Pour résoudre ce problème, on a dû innover et, en l'occurrence, profiter des compétences américaines pour concevoir un robot et réparer ce fond de cuve, qui fonctionne désormais convenablement. Vous voyez qu'interdire pleinement la sous-traitance pourrait entraîner certains dangers.

Cependant, je vous encourage à persévérer sur ce sujet, car il est vrai qu'un moindre recours à la sous-traitance et donc le développement de plus de compétences au sein des entreprises françaises seraient plus rassurants pour la sûreté et l'efficacité des installations nucléaires. Toutefois, je pense sincèrement pouvoir vous dire que c'est en bonne voie.

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