Je dois avouer que je suis un peu surpris. Nous étions censés examiner un texte technique pour accélérer le développement du nucléaire, or vous y intégrez une proposition de fusion qui suscite chez nos concitoyens de l'inquiétude, voire de la suspicion.
Vous savez très bien que l'énergie nucléaire peut être dangereuse. Je n'ai pas entendu les noms d'Harrisburg, de Tchernobyl ni de Fukushima, mais ces accidents ont bien eu lieu. J'ai connu un temps où l'on nous disait : « Le nucléaire n'est pas dangereux, ne vous inquiétez surtout pas, tout est sous contrôle. » C'était au moment où, comme l'a raconté notre collègue Laernoes, un certain nuage venant de Tchernobyl n'avait prétendument jamais passé le Rhin. On aurait mieux fait de dire aux gens qu'il l'avait passé et de faire en sorte qu'ils ne s'empoisonnent pas avec leurs propres légumes. De ce fait, pendant un temps, une lourde suspicion a pesé sur le nucléaire. Nous avons finalement réussi à trouver un équilibre. Des mesures ont été prises pour rendre nos centrales de plus en plus sûres, et les gens ont commencé à faire un peu plus confiance. Tout cela s'est fait dans le temps.
Or, tout à coup, le Gouvernement nous propose un amendement, qui n'est pas passé au Sénat, en nous disant : « C'était prévu depuis longtemps. » Mais alors pourquoi ne pas l'avoir inscrit dans le projet de loi initial ? Pourquoi n'y a-t-il pas d'étude d'impact ?