Alors que cet article prévoit que le Gouvernement remette au Parlement un rapport à propos des besoins de l'exploitant EDF en cas de relance du nucléaire, rien n'est mentionné concernant les besoins prévisionnels en emploi et en formation pour faire face à une telle relance. Le 15 novembre dernier, Alain Tranzer, délégué général à la qualité industrielle et aux compétences nucléaires d'EDF, estimait qu'il serait nécessaire de recruter 10 000 à 15 000 personnes par an pour la période 2023-2030, ce qui représente quelque 300 000 emplois. En effet, la prolongation des installations et la construction de nouveaux réacteurs entraîneront un accroissement de la masse de travail alors que les sous-traitants, qui accomplissent la majeure partie des interventions d'entretien, sont déjà sous pression. Parmi ces 40 000 travailleurs, on compte environ 5 000 nomades qui parcourent la France au gré des chantiers. De même, l'exigence de rémunérations justes, de garanties collectives et de conditions de travail correctes constitue une nécessité pour l'ensemble des salariés et des travailleurs mobilisés sur les centrales.
On l'a bien compris – comme c'est le cas pour votre réforme des retraites –, vous souhaitez relancer le nucléaire à tout prix en vous fichant bien de ceux qui se démènent pour le produire et le sécuriser. Alors oui, par cet amendement, nous vous demandons de prendre en considération les salariés au moment de l'élaboration de vos plans énergétiques.