Par cet amendement de repli, nous demandons que le rapport prévu au présent article soit élargi aux questions des changements climatiques ainsi qu'aux conflits armés. Cette demande s'inscrit dans le contexte international de guerre en Ukraine. Si les civils vivent sous la menace permanente de la bombe nucléaire, une autre menace tout aussi destructrice pèse sur eux : la destruction de la centrale de Zaporijjia. Le pouvoir russe l'a très bien compris, qui nous montre chaque jour qu'il ne suffit pas de disposer de la bombe atomique pour faire peser une menace nucléaire sur un État. Si la destruction de cette centrale advenait, des milliers de familles ukrainiennes devraient quitter leurs terres pendant des années. À ces milliers de familles, s'ajouteraient nombre de femmes et d'hommes touchés par des maladies graves dues au nuage radioactif. Je vous conseille la lecture de La Supplication, le livre de Svetlana Alexievitch, pour vivre les conséquences d'un accident nucléaire tel que Tchernobyl. Les centrales nucléaires sont des cibles parfaites en cas de conflit armé. Il est alors essentiel, si de nouvelles centrales devaient être construites – ce que nous ne souhaitons pas –, de prendre ces risques en considération.
Nos infrastructures nucléaires sont également en proie à des forces bien moins contrôlables que les hommes : celles de la nature. Il y a quelques jours, nous fêtions le triste anniversaire de l'accident de Fukushima, ce qui nous rappelle que nous sommes particulièrement vulnérables face à la puissance de la nature.
Les catastrophes nucléaires seront de plus en plus violentes et nombreuses, ce qui met en danger les générations futures de notre pays et celles des pays voisins. Les riverains auront-ils le même niveau d'information que celui qui prévaut dans le périmètre des centrales si vous confiez les SMR – petits réacteurs modulaires – aux start-up plutôt qu'à EDF ?