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Intervention de Julie Laernoes

Séance en hémicycle du mardi 14 mars 2023 à 15h00
Accélération des procédures liées à la construction de nouvelles installations nucléaires et fonctionnement des installations existantes — Article 1er d

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJulie Laernoes :

Il vise à compléter le rapport que le Gouvernement doit remettre au Parlement, notamment en ce qui concerne « l'amont et l'aval du cycle du combustible » et « la revalorisation du combustible usé ». Nous demandons que le rapport fasse enfin la transparence sur les relations commerciales et sur les liens de dépendance économique que nous entretenons avec la Russie, s'agissant du combustible.

En commission, vous avez refusé de mettre fin aux relations commerciales franco-russes en matière de nucléaire, et vous avez jugé irrecevable l'amendement que nous avions déposé sur le sujet pour la séance – comme c'est pratique, madame la ministre. C'est contraire aux appels du président ukrainien Zelensky, qui demande depuis des mois à l'Europe d'inscrire Rosatom, qui occupe depuis le 4 mars la centrale nucléaire de Zaporijjia, sur la liste des entreprises faisant l'objet de sanctions européennes.

Un rapport publié par Greenpeace commence à lever le voile sur notre dépendance absolue à l'égard de Vladimir Poutine pour faire tourner nos centrales, aussi bien pour l'uranium naturel que pour l'uranium de retraitement (URT) : 43 % de l'uranium naturel que nous utilisons est importé du Kazakhstan et de l'Ouzbékistan, et devinez qui est à la manœuvre pour le transporter, qui en contrôle la majeure partie ? C'est Rosatom, l'entreprise de Vladimir Poutine. Pire, nous avons quasiment triplé nos importations d'uranium de retraitement enrichi (URE) russe : en 2022, la Russie nous a livré un tiers de l'uranium enrichi nécessaire au fonctionnement de nos centrales nucléaires pour un an. Eh oui : une partie de l'uranium naturel kazakh est enrichie en Russie. La voilà, la belle indépendance française !

Pour ce qui est de l'uranium de retraitement, c'est encore plus cocasse : nous ne savons pas recycler nos propres combustibles usés et c'est bien la Russie qui possède la seule installation au monde capable de transformer l'URT en URE. Notre filière française dépend donc totalement de la filière nucléaire russe, à toutes les étapes du parcours de l'uranium : le nucléaire n'est un gage ni d'indépendance ni de souveraineté. Nous sommes pieds et poings liés à la Russie de Vladimir Poutine en matière nucléaire, ce qui n'est pas sans poser de graves problèmes quant à notre sécurité. Rosatom est un outil qui sert les objectifs géopolitiques de Vladimir Poutine et maintient la France sous dépendance énergétique.

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