…sert, comme prévu, de nouvel outil de pression sur la dépense publique.
Cet exemple illustre parfaitement le paradoxe dans lequel est coincé notre gouvernement : plus on veut jouer les bons élèves de l'Union européenne et du néolibéralisme, plus on se retrouve coincé dans une spirale infernale de crises et de déficits qui éloigne encore plus des objectifs arbitrairement fixés par Bruxelles.
Le problème, quand on a pour seule boussole la baisse du déficit par la réduction des dépenses publiques, c'est que l'on perd nécessairement les boussoles prioritaires que devraient être l'intérêt général, la justice sociale et la lutte contre la crise écologique. Le problème, quand on a pour seul objectif de réduire les dépenses publiques, c'est qu'il faut choisir des dépenses à attaquer, donc des conséquences à long terme sur lesquelles il faudra fermer les yeux.
Je vous le demande : après les soignants, les professeurs, les chercheurs, les chômeurs, les jeunes, les précaires, les retraités, sur le dos de qui l'État va-t-il encore bien pouvoir ponctionner tous ces milliards qui manquent dans les calculs ? Sur le dos de qui va-t-on bien pouvoir ponctionner des milliards de dépenses ?
L'économiste Xavier Ragot l'a dit clairement ce week-end dans L'Opinion : « Il y a une illusion en vogue qui consiste à dire que l'on peut augmenter la qualité de la dépense publique. Ça ne fonctionne pas. Regardez les immenses besoins de l'hôpital public et de l'éducation nationale, où il faut augmenter les salaires ! Il faut aussi financer des investissements massifs dans la transition énergétique. »
Je vous le demande donc – moins à vous, monsieur le premier président, qu'au Gouvernement : sur quelles dépenses de fonctionnement voudriez-vous encore ponctionner des milliards, à l'heure où toutes les marges de manœuvre en la matière ont été épuisées, au point de nuire aux investissements que tout le monde appelle de ses vœux ?