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Intervention de Nicolas Sansu

Réunion du jeudi 7 juillet 2022 à 19h00
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNicolas Sansu :

Nous sommes, avez-vous dit, au pic de l'inflation, qui atteindra, d'après les prévisions, près de 7 % en fin d'année. La croissance étant complètement atone, c'est une stagnation qui se profile.

Face à ces difficultés, il y a deux orientations possibles. La vôtre consiste à distribuer des primes ou des chèques, à faire appel au civisme des chefs d'entreprise ou à promouvoir l'intéressement. Or ces mesures ne sont pas pérennes et tendent à diviser nos concitoyens, comme l'ont relevé mes collègues de la NUPES. Il faut plutôt une mesure générale d'augmentation des salaires, qui passe d'abord par la revalorisation du SMIC. C'est la seule façon de retrouver un cercle vertueux, avec des hausses de salaires fiscalisées et socialisées. Il faut aussi des accords de branche qui se tiennent, afin de ne pas écraser l'échelle des salaires. Enfin, les PME et les TPE doivent être soutenues : il n'est pas normal qu'un salarié de TPE ou de PME ne puisse pas bénéficier d'une augmentation de ses revenus au motif que son entreprise n'en a pas les moyens.

Les revalorisations du point d'indice des fonctionnaires, des pensions, des APL et des minima sociaux sont très inférieures à l'inflation. Celle du point d'indice représentera, avez-vous dit, 7,5 milliards d'euros, dont une part sera à la charge des collectivités territoriales. Comme Christine Pires Beaune, j'estime nécessaire que cette augmentation soit compensée dans certaines collectivités. Elle risque aussi de faire du dégât dans les hôpitaux ; il faudra bien trouver des moyens pour y relever les salaires.

L'égalité commande en outre de s'attaquer à la fois aux superprofits et aux superpatrimoines, qui se sont envolés. D'après l'édition de Challenges de ce jour – même si ce n'est pas mon magazine de chevet –, les 500 premières fortunes de France cumulées dépassent désormais 1 000 milliards, ce qui est absolument considérable. En 2008-2009, monsieur le ministre, avec une autre majorité, vous aviez su taxer les superprofits.

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