Intervention de Eva Sas

Séance en hémicycle du samedi 23 juillet 2022 à 9h00
Projet de loi de finances rectificative pour 2022 — Après l'article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEva Sas :

L'amendement, comme celui de mes collègues, propose la mise en place d'une contribution exceptionnelle de 25 % sur les superprofits des multinationales du secteur énergétique.

La flambée des prix de l'énergie met l'ensemble des ménages et des TPE sous pression alors que, dans le même temps, les multinationales de l'énergie enregistrent des bénéfices stratosphériques. Total a ainsi réalisé 16 milliards de dollars de bénéfices en 2021 et comptabilise déjà 5 milliards de bénéfices pour le seul premier trimestre 2022.

Total a annoncé une ristourne de 20 centimes à la pompe, mais cette mesure est limitée, puisqu'elle ne s'applique que jusqu'au 1er novembre. Elle est certes bienvenue pour tous les consommateurs, mais le Conseil d'analyse économique (CAE) a souligné qu'elle bénéficiera davantage aux ménages aisés. Le CAE a montré que la prime de 18 centimes, instaurée en avril, a deux fois plus bénéficié aux ménages du dernier décile qu'à ceux du premier décile.

Total a pris cette décision sous la pression des parlementaires pour essayer d'éviter la taxation de ses superprofits. Les Français ont voulu une opposition nombreuse et vigoureuse. Ils ont eu raison : la pression de l'opposition, ça marche !

Faut-il rappeler que le Royaume-Uni et l'Italie ont créé une surtaxe exceptionnelle sur les profits des énergéticiens, et que l'Espagne a, elle aussi, créé une taxation exceptionnelle pendant deux ans sur les surprofits des entreprises de l'énergie et des banques, qui va lui rapporter 7 milliards ? Pourquoi la France serait-elle le seul pays à être faible face aux multinationales et à ne pas vouloir redistribuer une part de ces bénéfices indus au profit tous les Français ?

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