Il est compliqué pour nous d'intervenir de manière sérieuse dans un débat tronqué qui souffre, je le répète, de malformations congénitales. Chez moi, on dirait que vous vous y êtes pris comme des manches. Vous auriez dû organiser un vrai débat démocratique sur l'élaboration d'une loi de programmation pluriannuelle de l'énergie, ce qui nous aurait épargné un débat sans fin sur les outils nécessaires pour atteindre les objectifs fixés.
Vous avez fait le choix de laisser le Sénat examiner ce projet de loi en premier, pour des raisons qui m'échappent. Ce faisant, vous lui avez offert la possibilité de retoquer la PPE qu'il avait refusé d'adopter en 2015. Là encore, vous vous y êtes pris comme des manches.
Enfin, je précise que j'ai participé activement au débat public, peut-être suis-je même le député qui a le plus participé aux débats autour de l'EPR de Penly, ce qui est normal car je suis plus concerné que les autres. Il n'est pas juste, chers collègues, de dire qu'il n'y avait personne dans les salles. Le débat était sérieux et se nourrissait vraiment de confrontations de points de vue. J'ai même souligné dans le cahier d'acteur que j'ai remis combien je regrettais que la CNDP ait été méprisée.
Je le dis aussi très tranquillement, je n'ai envie ni que l'ancienne ministre de Nicolas Sarkozy, Chantal Jouanno, décide de la politique énergétique de la France, ni d'ailleurs que Barbara Pompili en fasse autant demain alors que les choix en ce domaine relèvent des prérogatives du Parlement. Entretenir l'illusion que la CNDP fixe les orientations énergétiques de la France est, à mon avis, une pure hypocrisie.