Si nous pensons que cet ajout sur les emballages ne sera pas l'alpha et l'oméga d'une utilisation raisonnée du produit, il convient néanmoins de ne pas omettre de mentionner l'aspect relationnel.
Pendant deux ans, nous avons exprimé nos inquiétudes sur les conséquences du port du masque par les adultes sur l'éveil des jeunes enfants. Souvenez-vous que les enfants ne pouvaient percevoir aucune émotion sur le visage des adultes qui les encadraient. Nous devons aussi être conscients du risque lié à l'utilisation excessive des écrans, qui détourne l'enfant de l'apprentissage de la communication humaine. C'est avant 3 ans que cet apprentissage – verbal ou non – est le plus important.
Vous ne pouvez pas, madame la secrétaire d'État, vous fonder sur le rapport de Boris Cyrulnik sur les 1 000 premiers jours de l'enfant pour préconiser de parler à son bébé chaque fois qu'on le change et qu'on interagit, et penser ensuite que ce n'est plus important.
Dans une tribune publiée le 31 mai 2017 dans Le Monde, plusieurs professionnels de la santé et de la petite enfance nous alertaient déjà sur le manque de stimulations et d'échanges humains. Lorsque les parents retirent les écrans aux tout petits pendant une longue durée, de nombreux gestes relationnels basiques apparaissent : des regards fixes adressés directement à un individu, un temps d'attente prolongé, des sourires, de la curiosité et une envie de jouer.
À l'inverse, lorsque l'utilisation d'écrans est trop prégnante et que les échanges humains se font rares, l'enfant ne répond plus aux sollicitations humaines qui deviennent une source de stress. Alors que la découverte du monde pour un enfant de 0 à 3 ans peut déjà être éprouvante émotionnellement, y ajouter des troubles relationnels liés au numérique nuirait tant à l'épanouissement de l'enfant qu'à ses capacités à appréhender l'autre.
L'ajout de la mention « relationnel » sur les emballages ne changera certes pas la face du monde, mais il permettra une certaine exhaustivité. J'imagine bien que M. Léaument votera cet amendement, dans un élan transpartisan.