En ce qui concerne les médicaments d'intérêt thérapeutique majeur, comme je le disais tout à l'heure, nous avons l'obligation réglementaire de prévoir deux voire quatre mois de stock. Au total, ce sont un peu plus de 400 médicaments qui sont considérés comme particulièrement essentiels. Il s'agit tout de même d'un point positif.
S'agissant de la production de paracétamol, vous avez certainement fait allusion au projet du groupe Seqens, en Isère. Il est vrai que la reconstruction d'une usine en France et le rétablissement de lignes de production ne se font pas en un an. Cela étant, les opérations sont bien avancées et nous pouvons espérer que, l'année prochaine, la France produira suffisamment de paracétamol pour assurer notre totale autonomie et pour n'avoir plus à faire appel à l'Inde, à la Chine – deux pays dont nous avons beaucoup parlé –, mais aussi aux États-Unis. À cet égard, n'oublions pas que l'Inflation Reduction Act adopté aux États-Unis nous pose des problèmes pour importer des principes actifs depuis ce pays.
Quant aux prix, je l'ai également dit, la mission lancée par la Première ministre et à laquelle participent des personnalités qualifiées ainsi que des représentants de l'Inspection générale des finances et de l'Inspection générale des affaires sociales nous permettra de mettre à plat notre politique de paiement du médicament et d'identifier ce qui est le plus efficace.
Or, je le répète aussi, dans ce domaine, la transparence est essentielle. En effet, l'article récent du British Medical Journal dont je vous ai parlé montre qu'en dépit de prix très élevés, l'investissement et la recherche des grands groupes industriels pharmaceutiques sont actuellement très faibles. Il y a donc là aussi une action à mener. C'est également le cas dans le domaine de la recherche – vous l'évoquiez –, et je partage à cet égard la volonté de Sylvie Retailleau, ministre de l'enseignement supérieur, de réformer la recherche médicale dans notre pays, particulièrement en ce qui concerne les médicaments. Et je ne mentionne pas l'instauration de l'Agence de l'innovation en santé, dotée de 7,5 milliards d'euros et destinée à faire le lien entre la recherche fondamentale et la production, contribuant ainsi à la relocaliser en France.
Vous le voyez, nous agissons sur l'ensemble du spectre s'agissant du médicament, afin que, dans les années qui viennent, les inquiétudes disparaissent, ou du moins diminuent, en matière de réductions des stocks.