Je pense avoir expliqué tout à l'heure qu'une rupture de stock ne signifie pas qu'il n'y a plus de médicaments. Lorsqu'un traitement est en rupture de stock et qu'on dispose d'un stock à quatre mois, on peut voir venir et traiter les patients. On ne les met pas en danger, contrairement à ce que je peux entendre.
Que la mondialisation ait des effets néfastes sur l'industrie du médicament et que les principes actifs soient produits à l'autre bout du monde, c'est une réalité. Mais, encore une fois, ce n'est pas en claquant des doigts que nous parviendrons à relocaliser la production de l'ensemble des principes actifs.
Je crois avoir longuement expliqué ce soir ce que nous faisons non seulement pour sécuriser l'accès des Français aux médicaments mais aussi pour relocaliser la production en France et en Europe. Vous avez évoqué Delpharm : nous avons aidé cette entreprise, et nous l'aidons à reprendre la société Carelide, qui produit des poches de perfusion en France. Voilà une illustration très concrète des actions que nous menons chaque jour avec mon collègue Roland Lescure.
Cette politique, vous l'avez bien compris, est globale : il faut considérer la chaîne dans son ensemble. Elle agit sur différents leviers : la relocalisation en France et en Europe en est un, mais ce n'est pas le seul. Je vous alerte sur le fait que se concentrer sur un seul producteur d'un médicament risque de nous mettre tout autant en danger en cas de problème, quand bien même il se situerait en France. C'est tout l'enjeu de notre analyse de la chaîne de risques. Nous demandons du reste aux établissements de santé de diversifier les producteurs de médicaments auprès desquels ils s'approvisionnent pour éviter de faire face à un blocage sur un produit qui ne serait produit qu'en France.