Intervention de Christine Loir

Séance en hémicycle du mercredi 1er mars 2023 à 21h30
Politique du médicament et pénuries

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristine Loir :

Depuis de nombreuses années, l'ensemble de la classe politique parle de la réindustrialisation, du risque de pénurie et du manque d'entreprises pharmaceutiques. Le bilan de ces agitations politiciennes est catastrophique : on recensait, en 2010, 89 médicaments en rupture de stock, contre 2 446 en 2020 !

Alors que la France se vantait d'être le fleuron de l'industrie pharmaceutique mondiale, elle est désormais reléguée, dans ce domaine, comme dans la majorité des secteurs industriels, au rang de pays en voie de développement, pour ne pas dire « tiers-mondisé ». Votre modèle, axé sur le profit, conduit l'Europe à importer 80 % de ses médicaments de Chine ou d'Inde.

Encore une fois, au moment où l'Asie se préparait à prendre le monopole du nouveau marché, la France s'effondrait. Celle-ci est dépendante de ces pays, car la majeure partie des principes actifs pharmaceutiques y est produite. À chaque perturbation du marché, elle est donc sujette à de nouvelles pénuries de médicaments. Selon l'Agence nationale de sécurité du médicament, environ 3 000 molécules ont fait l'objet de ruptures de stock cet hiver. Allez-vous persévérer dans ces travers ?

Des modèles d'industrie pharmaceutique existent pourtant sur le sol national ; Delpharm et GSK, implantées à Évreux, dans ma circonscription, en sont de bons exemples.

Monsieur le ministre, le Gouvernement compte-t-il enfin arrêter de promettre sans agir et relancer l'industrie pharmaceutique française ? Si ce n'est pas le cas, la crise du coronavirus n'aura été que les prémices des multiples pandémies qui nous tomberont dessus !

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