La sécurisation des frontières est l'un des enjeux de la politique migratoire. L'Union européenne a enfin pris conscience qu'il s'agit d'un défi majeur qui nécessite une réponse commune à l'échelle européenne. L'Union européenne a d'ailleurs institutionnalisé dès sa création la liberté de circulation, d'installation et de travail. Chacun sait que notre continent est depuis toujours l'une des grandes régions d'émigration et d'immigration.
La longue absence de coordination européenne constitue l'une des raisons de l'échec des politiques nationales promues depuis trente ans par les États pour lutter contre l'immigration irrégulière sur leur sol. Le Pacte sur la migration et l'asile, prévu pour le printemps 2024, devrait y apporter une réponse plus efficace.
En l'état, le Gouvernement s'est déjà donné, grâce à la loi d'orientation et de programmation du ministère de l'intérieur (Lopmi), des moyens visant à sécuriser nos frontières. L'objectif désigné est bien le démantèlement des réseaux criminels et de passeurs, car sans réseau, pas de migration. Il faut pour cela intercepter des clandestins et neutraliser l'ensemble des réseaux criminels – en particulier les filières de passeurs – qui organisent les trafics les plus divers.
Pour épauler les États, le Conseil européen vient de décider de bâtir des plans d'action relatifs aux routes de l'Atlantique et de la Méditerranée occidentale et orientale. Il s'agit en effet de casser le modèle économique des passeurs, devenus en France une organisation de criminels inquiétante. J'approuve les moyens d'action innovants en la matière et la montée en puissance d'une border force, force aux frontières, associant tous les services compétents en la matière, notamment les services de contrôle aux frontières et de lutte contre l'immigration clandestine. Il faut pour cela une coopération renforcée avec nos voisins signataires des accords de Schengen ou de Dublin. Madame la secrétaire d'État, que peut faire le Gouvernement pour rendre plus efficace la politique migratoire de la France ?