Vous m'interrogez sur la pression migratoire à laquelle doit faire face le département de Mayotte, où 50 % de la population, vous l'avez rappelé, est étrangère. La demande d'asile à Mayotte a été multipliée par cinq depuis 2016 : 4 036 demandes en 2021. La pression migratoire, vous le savez madame la députée, provient essentiellement de l'île comorienne d'Anjouan, distante de seulement 70 kilomètres. Nous avons également vu apparaître de nouveaux flux en provenance de Madagascar et d'Afrique continentale, qui se traduisent d'ailleurs à travers les demandes d'asile.
Dans le cadre de l'opération Shikandra, l'État déploie des moyens importants afin de lutter contre l'immigration irrégulière. En 2022, plus de 32 000 interpellations d'étrangers en situation irrégulière et 26 000 éloignements ont été réalisés, 75 % des kwassa-kwassa sont interceptés ou dissuadés d'accoster à Mayotte. Le ministre de l'intérieur et des outre-mer, qui s'est rendu sur place fin décembre, a indiqué souhaiter renforcer encore les moyens accordés pour lutter contre l'immigration clandestine. Une surveillance aérienne plus performante a été instituée en 2021 pour un coût annuel de 2 millions d'euros et la rénovation du parc de radars de détection a été entérinée sur trois ans, pour un budget de 3 millions d'euros. Au premier trimestre 2023, deux intercepteurs Rafale seront livrés et les capacités de rétention ont été augmentées de cinquante places, pour atteindre 258 places.
Par ailleurs, il est essentiel de prévenir et d'empêcher les départs depuis les Comores, grâce à des opérations d'entrave et une opération consulaire qui permettra la remise aux autorités comoriennes de près de 20 000 étrangers en situation irrégulière. Madame la députée, notre mobilisation pour Mayotte est totale : non seulement les dispositions du futur projet de loi pour contrôler l'immigration, améliorer l'intégration s'y appliqueront, mais nous engageons, vous l'avez vu, des moyens très significatifs pour répondre à la situation spécifique de votre territoire.