Cela fait deux fois que vous parlez de régularisation massive ; c'est exactement le contraire de ce que nous envisageons de faire. Le ministre de l'intérieur l'a dit et redit, notre politique de l'immigration doit être guidée par une logique très simple : celle des droits et des devoirs. Si nous nous opposons de toutes nos forces à ceux qui considèrent les étrangers comme des criminels en puissance, nous ne ferons pas non plus preuve de naïveté envers ceux d'entre eux qui veulent atteindre la République ou, plus simplement, qui ne veulent pas la respecter.
Le projet que nous défendons repose sur trois objectifs. Tout d'abord, l'humanité dans l'accueil des étrangers, grâce à l'engagement d'une grande réforme de simplification du système d'asile mais aussi du contentieux des étrangers, avec la généralisation de l'intervention du juge unique à la Cour nationale du droit d'asile (CNDA), la territorialisation de la CNDA et la création de l'espace « France asile » – l'idée est de mieux accueillir ceux que nous avons décidé d'accueillir.
Ensuite, la fermeté envers les délinquants : nous voulons mieux contrôler les frontières, agir sur les causes de l'immigration irrégulière et éloigner les étrangers présentant une menace pour l'ordre public, en levant les protections contre l'éloignement pour motif d'ordre public et en rendant possible le recours à la coercition pour le relevé des empreintes digitales.
L'intégration, enfin, de ceux qui veulent vivre en France : par la langue, bien sûr, par le respect des principes de la République, évidemment, mais, enfin et surtout, par le travail qui doit redevenir le premier vecteur de l'intégration des étrangers, grâce notamment au passeport talent. Nous souhaitons désormais engager la discussion parlementaire pour enrichir ce texte et le faire évoluer, afin d'en améliorer l'efficacité.