Le témoignage que vous citez met en exergue un phénomène assez courant, celui d'une majoration de la durée d'assurance en sus d'une carrière déjà complète. En raison de la plus grande participation des femmes au marché du travail, les majorations de durée d'assurance, créées dans les années 1970 pour compenser des trous dans la carrière et faciliter un départ à taux plein, viennent de plus en plus s'ajouter à des carrières déjà complètes. On estime actuellement à 30 % la part des femmes qui se trouvent dans cette situation, et ce phénomène est appelé à se développer.
J'ai bien entendu à l'esprit la démarche collective que vous avez entreprise pour prendre en compte cette réalité et participer à la réflexion générale sur les droits familiaux et conjugaux. Deux options peuvent être proposées à cet égard : celle d'un départ anticipé du fait de la maternité – c'était l'objet de l'amendement que vous avez évoqué – ou celle d'une augmentation des pensions des femmes concernées. Le Gouvernement privilégie la seconde option pour parvenir à l'égalité des pensions entre les femmes et les hommes et favoriser le pouvoir d'achat.
Je sais que vous-même et vos collègues de la majorité êtes très attentifs à la question, essentielle et légitime, de la retraite des femmes, et je me réjouis que le Sénat vous accompagne dans votre démarche en reprenant votre proposition de surcote. C'est à présent au débat parlementaire de s'emparer du sujet pour aller vers plus de justice sociale.