Dans huit jours très précisément, mercredi 8 mars, nous célébrerons la Journée internationale des droits des femmes. Parmi ces droits, il y a le droit à un salaire égal. Or en matière salariale, comme en matière de retraite, force est de constater que les femmes sont les éternelles laissées-pour-compte.
Les chiffres le rappellent : leurs salaires sont en moyenne inférieurs de 22 % à ceux des hommes ; leurs pensions sont inférieures de 40 % à celles versées aux hommes ; 70 % des bénéficiaires de la pension minimale sont des femmes ; parmi le million de retraités pauvres, 76 % sont des femmes. Neuf réformes des retraites en cinquante ans n'auront pas suffi à réduire ces inégalités ; au mieux, elles les auront freinées.
Votre réforme n'y changera rien, bien au contraire, puisque 60 % de son coût sera supporté par les femmes. L'allongement de la durée de cotisation pénalise les personnes qui ont des carrières courtes ou hachées et qui ne parviennent pas à atteindre la durée de cotisation. Ce sont en majorité des femmes. Dans le calcul de la retraite des personnes ayant accompli des carrières courtes, deux éléments sont plus discriminants : le calcul sur les vingt-cinq meilleures années et la décote. C'est une double discrimination pour les personnes ayant effectué des carrières incomplètes, et les femmes sont les plus touchées.
Tous les spécialistes s'accordent à dire que pour réduire les écarts de pension entre les femmes et les hommes, il faut s'attaquer à tout ce qui vient avant et pendant l'activité professionnelle : réduire voire supprimer les inégalités salariales, s'attaquer à la question des pénalités que subissent les femmes quand elles sont mères.
À ce titre, j'ai lu avec intérêt les déclarations de M. le ministre du travail, du plein emploi et de l'insertion dans un article du journal Le Monde où il indiquait vouloir permettre aux mères de famille de choisir entre des trimestres pour maternité et une majoration de leur pension à la carte. Pouvez-vous nous en dire plus sur vos intentions précises à ce sujet et en quoi ces dispositions seraient réellement de nature à rétablir les femmes dans leurs droits, et surtout à mettre un terme à ces inégalités ? Par ailleurs, pouvez-vous m'indiquer si de telles mesures s'appliqueront indistinctement aux femmes travaillant dans le secteur privé comme à celles exerçant dans le secteur public ?