Ces chiffres sont évidemment problématiques et sont le fruit de l'histoire du monde du travail : la prévention des risques professionnels s'est d'abord construite dans les branches professionnelles du bâtiment, de la chimie et de la métallurgie, qui sont masculines.
Mais l'histoire n'excuse pas tout. Nous sommes en 2023, il serait temps de prendre conscience que la moitié des travailleurs sont des travailleuses et qu'elles aussi ont droit à une prévention des risques professionnels et à une reconnaissance de la pénibilité. Malheureusement, cette prise de conscience n'a pas eu lieu dans les rangs macronistes.
Prenons l'exemple très concret du compte professionnel de prévention de M. Emmanuel Macron, instauré en 2017. Sur ses six critères, un seul concerne majoritairement les femmes : les gestes répétitifs. Je vais vous détailler le processus par lequel ces critères peuvent exclure les femmes. Le critère relatif au port de charges lourdes, par exemple, est calculé en fonction de poids unitaires et non de poids cumulés. Par conséquent, une hôtesse de caisse – métier presque exclusivement féminin –, qui porte 1 tonne de charge par jour, n'y est pas éligible, ce qui est absolument aberrant.