Je tiens tout d'abord à remercier le groupe Démocrate d'avoir demandé l'inscription à l'ordre du jour de ce débat sur les conséquences de la baisse démographique en France et les politiques à mettre en œuvre pour y remédier. La parution des chiffres de la natalité, qui a atteint son niveau le plus bas depuis 1946, a suscité parmi nous de vives interrogations et inquiétudes.
Cette baisse de la natalité coïncide très exactement avec la remise en cause de la politique familiale que nous observons depuis une dizaine d'années. Je pense aux atteintes portées aux allocations familiales, au congé parental ou au quotient familial.
Pourtant – et c'est ce qui est grave – la politique familiale faisait l'objet d'un consensus dans notre pays. Elle constituait un pilier autour duquel, sur tous les bancs, nous pouvions nous retrouver. Malheureusement, elle a été remise en cause au nom d'une idéologie antifamiliale, selon laquelle la famille n'est plus la cellule de base de la société. Si je parle d'idéologie, c'est aussi parce que les mesures prises vont à l'encontre des souhaits de nos concitoyens, j'en veux pour preuve l'écart entre le nombre d'enfants désirés, qui s'élève à 2,39, et l'indice de fécondité, qui s'établit à 1,8.
Ma question porte sur les objectifs de la politique familiale. Il convient en effet de les clarifier avant de discuter des mesures. Menez-vous une politique sociale ou une politique familiale ? La première, totalement légitime par ailleurs, vise à réduire les inégalités de revenus entre les familles alors que la seconde vise à soutenir les familles avec enfants. Ce sont deux politiques distinctes : d'un côté une redistribution verticale, de l'autre une redistribution horizontale.
Monsieur le ministre, allons-nous revenir à une politique familiale digne de ce nom, qui s'appuie sur une redistribution horizontale ?