Vous le savez, la situation des établissements scolaires dans le Val-de-Marne est très alarmante, tant dans le primaire que dans le secondaire. Les chiffres qui viennent d'être annoncés sont terribles puisque 145 classes sont menacées d'une fermeture définitive ou conditionnelle, soit un solde négatif de 69 classes. Dans ce département, les futurs citoyens que sont les élèves n'ont plus accès à une éducation de qualité, émancipatrice.
Avec d'autres députés du Val-de-Marne, nous nous demandons si c'est pour de basses raisons d'économies budgétaires que ces fermetures ont été décidées ou pour mieux laisser le privé prendre la main sur l'éducation de nos enfants. Vous savez que fermer des classes, c'est sacrifier leur avenir ; vous savez à quel point cela creuse les inégalités ; vous savez que ce sont toujours les plus fragiles qui en paient le prix. Vous mettez ainsi en danger le droit à l'éducation de tous les enfants.
Permettez-moi de vous rappeler quelle est la situation des établissements scolaires dans ma circonscription. Les classes sont d'ores et déjà surchargées, à l'image de celles du collège Jules-Vallès de Choisy-le-Roi qui comptent plus de 30 élèves. Ces effectifs trop nombreux sont le lot, aussi, de classes maternelles.
Comme dans beaucoup d'endroits, le recrutement des enseignants est en panne. Les remplacements sont donc moins nombreux, les postes de titulaires également et de misérables séances de job dating permettent d'embaucher des gens qui n'ont pas vocation à rester dans le métier. Faute d'enseignants disponibles, beaucoup d'élèves ont été privés de cours de français ou de mathématiques.
Le département compte 5 500 élèves en situation de handicap – chiffre sans doute sous-évalué car tous n'ont pas été reconnus comme tels – et seulement 2 076 accompagnants d'élèves en situation de handicap (AESH). On estime à environ 30 % la part d'enfants qui auraient besoin d'un accompagnement pour accéder aux enseignements mais qui en sont privés. Les assistants d'éducation, eux, sont contraints à la précarité, puisque vous leur refusez le statut de fonctionnaire.
Enfin, l'école de la République tombe littéralement en ruine. Dans ma circonscription, les salles sont détériorées, le numérique est défaillant car le wifi n'existe pas, on retrouve des infiltrations d'eau au collège Louis-Issaurat de Créteil et des fissures dans les murs à l'école Romain-Rolland d'Orly. La liste est longue.
Comment comptez-vous faire pour que ces élèves, nos enfants, étudient dans de bonnes conditions, dans des locaux dignes, avec un accompagnement pédagogique de qualité ? Que dois-je répondre aux parents, aux équipes enseignantes qui m'interpellent, les larmes aux yeux, avec le sentiment que l'avenir des enfants est sacrifié, faute de moyens pour l'éducation publique ?