Madame la ministre de la culture, lors de son audition par la commission des affaires culturelles et de l'éducation, le président du Centre national de la musique avait exprimé ses inquiétudes, pointant les difficultés rencontrées par les festivals de musique et avait souhaité alerter la représentation nationale sur un risque. Les festivals font face à une situation alarmante et, de manière générale, l'industrie musicale doit actuellement composer avec des difficultés conjoncturelles : inflation des coûts de l'énergie, qui peuvent être multipliés par dix, inflation de la rémunération des artistes, qui contraint le budget de cette industrie, inflation des coûts des transports pour les artistes.
Ces difficultés de l'industrie musicale trouvent leur point paroxystique dans les festivals. Pour eux, tout se joue en quelques jours et il n'est pas possible de lisser sur une saison entière les coûts et les recettes. De plus, les mêmes difficultés atteignent les collectivités territoriales, maillon essentiel dans l'organisation des festivals. L'organisation des événements musicaux dépend des communes qui les soutiennent et doivent également faire face à un autre risque, celui de la suroffre. L'été dernier, de nombreux artistes ont joué dans différents festivals, ce qui a entraîné une concurrence malencontreuse entre les communes organisant des festivals gratuits et celles organisant des festivals payants.
Les déplacements de dates de festivals liés aux Jeux olympiques et paralympiques de 2024 peuvent également mettre en péril la soutenabilité financière des petits événements, en faisant coïncider leur tenue avec celle d'événements plus importants. C'est un autre sujet fort de préoccupation, que nous connaissons bien. Ainsi, en Mayenne, les organisateurs du festival Les Trois Éléphants s'inquiètent de se trouver en concurrence avec Les Vieilles Charrues, après que les dates de celle-ci auront été déplacées.
Mis bout à bout, ces obstacles menacent les festivals de musique, événements culturels immanquables, en particulier pour les jeunes. Quelles actions le ministère pourrait-il engager afin de soutenir, dans ce contexte inflationniste, les festivals de musique qui animent nos territoires et restent des vecteurs très efficaces de cohésion sociale ? Comment les accompagner dans l'organisation du calendrier, tout particulièrement pour 2024, afin que sport et culture se conjuguent harmonieusement en cet été si particulier ?