Nous sommes au cœur du débat. Vous ne cessez d'affirmer que cette réforme est nécessaire pour des raisons financières. Nous contestons cet argument, et nous nous efforçons de montrer que c'est faux. Personne ne peut nier que depuis des mois, la question de l'augmentation des salaires traverse tout le pays ; elle a d'ailleurs suscité de multiples conflits. Vous ne répondez pas à cette exigence, ou vous y répondez par des primes défiscalisées et de l'intéressement.
En défendant ces amendements identiques, nous vous proposons d'augmenter les salaires et d'assujettir les primes défiscalisées aux cotisations sociales. Ce débat est indissociable de celui relatif aux exonérations de cotisations sociales généreusement accordées aux entreprises, pour plus de 65 milliards en 2022. Vous présentez ces exonérations comme un moyen infaillible de résoudre le problème du chômage, mais il y a une difficulté : vous ne retenez dans vos chiffres qu'une catégorie de demandeurs d'emploi ; or toutes catégories confondues, le pays compte 6 millions de chômeurs. En 2022, le nombre de radiations a bondi ; vous intégrez les contrats d'apprentissage pour faire baisser les chiffres du chômage. La précarité a explosé. Faut-il vous rappeler qu'il y a dans ce pays 10 millions de pauvres ? Est-il possible de s'enorgueillir d'un tel bilan ? Madame et messieurs du Gouvernement, ce bilan, c'est le vôtre !