Depuis que notre système de retraite par répartition existe, à mesure que la part des seniors dans la population augmente, nous avons toujours accru proportionnellement la part des richesses produites consacrée au financement des retraites. À cet égard, si le COR affirme que les résultats de son rapport ne valident pas le bien-fondé des discours soutenant l'idée d'une dynamique non contrôlée des dépenses consacrées aux retraites, l'un de ses scénarios – oui, un seul – évoque un hypothétique déficit de 0,4 point de PIB.
Seulement 0,4 point de PIB : c'est pour cela que vous voulez sacrifier deux années de vie supplémentaires des Français. 0,4 point de PIB, c'est moins de 3 % du total des dépenses des retraites. 0,4 point de PIB, vous conviendrez que c'est modeste en comparaison des 6,4 points de PIB consacrés aux aides annuelles accordées sans contrepartie aux entreprises. 0,4 point de PIB, vous en conviendrez probablement aussi, c'est modeste à côté des 10,4 points de PIB que représentent les dividendes versés aux actionnaires. Car la question du financement des retraites n'est rien d'autre qu'une question de répartition de la richesse produite par le travail.
Depuis plus de quarante-huit heures, monsieur le ministre délégué, vous ne cessez de parler du prétendu renchérissement du coût du travail, mais vous oubliez toujours de dire que la productivité a augmenté. Pour notre part, nous nous évertuons à vous rappeler que c'est le travail qui produit la richesse et que s'il est une chose qui coûte bien trop cher en France, ce n'est pas le travail, mais le capital.
En 1981, les dividendes versés aux actionnaires représentaient en moyenne dix jours de travail par salarié.