Je serai bref pour ne pas allonger les débats. Monsieur Prud'homme, vous avez dit que je ne vous avais pas répondu, mais je l'avais fait ce matin, par anticipation – peut-être n'étiez-vous pas encore arrivé –, lorsque nous avons abordé la question de la répartition de la valeur ajoutée. Voici, pour rappel, les chiffres de l'Insee – un institut de référence que, généralement, vous ne remettez pas en cause dans votre famille politique : en 1990, la rémunération des salariés représentait 56,6 % de la valeur ajoutée ; ce taux atteint 58,9 % aujourd'hui, soit une augmentation de 2,3 points. En France, le partage de la valeur ajoutée a évolué au bénéfice de la rémunération des salariés alors que dans d'autres pays, notamment aux États-Unis, cette dernière a connu un recul de 5 % dans la valeur ajoutée.
Monsieur de Courson, je maintiens qu'il n'y a pas d'allègements de cotisations pour l'embauche des jeunes dans notre pays, à moins que vous ne parliez du régime social spécifique de l'apprentissage, mais je crois plutôt que vous faites référence aux emplois pérennes. Actuellement, les allègements de cotisations sont ciblés sur le Smic, c'est-à-dire sur le niveau de salaire. Ils bénéficient principalement aux jeunes, puisque ce sont eux qui sont majoritairement recrutés au Smic, mais ils ne sont pas ciblés sur une tranche d'âge. C'est important car, je le répète, nous voulons éviter les effets de seuil.
À ce sujet, monsieur Mauvieux, j'ai débattu des allégements de cotisations liés à l'âge avec Éric Ciotti et Jordan Bardella lors du débat sur la réforme des retraites organisé sur France 2. J'avais alors indiqué, comme je viens de le faire, qu'une telle mesure aurait un effet de seuil et que les salariés de 52 ou 53 ans se verraient exclus de l'emploi au bénéfice des nouveaux salariés plus âgés. Sur le plateau, M. Bardella m'avait donné raison. C'est la deuxième fois que vous allez à l'encontre des positions du président de votre parti. La première fois, c'était lorsque vous avez voté contre la suppression du régime spécial de la RATP, alors que M. Bardella y était favorable.