J'insiste à nouveau sur le fait que pour nous, la sécurité d'approvisionnement était une priorité qui n'a jamais été effacée au détriment d'autres sujets. Nous ne connaissions cependant pas à l'époque les mêmes difficultés qu'aujourd'hui. Le niveau de l'exportation nous permettait aussi d'être très volontaires sur ces sujets. Le choix du président François Hollande, partagé par moi-même, de nommer une personnalité forte à la tête du ministère – comme cela avait été fait avant par Monsieur Nicolas Sarkozy nommant Monsieur Jean-Louis Borloo – répondait aux préoccupations des Français. Les Verts venaient de quitter le gouvernement. Il fallait donc montrer que l'écologie restait une forte priorité à travers le choix d'une personnalité politique forte, à savoir, l'ancienne candidate du Parti socialiste à la présidentielle de 2007. Dans ce ministère, il y a toujours eu des contradictions entre l'écologie et les priorités industrielles – et pas uniquement le nucléaire. Ce constat vaut aussi pour la préparation de la COP 21, davantage portée par le ministère des Affaires étrangères M. Laurent Fabius – dont le travail a été exceptionnel, valant à la France un succès après l'échec de Copenhague. Il y avait donc des personnalités fortes à Bercy et au boulevard Saint-Germain. Sur les sujets fondamentaux, essentiels, les arbitrages n'ont jamais mis en cause notre volonté affirmée de préserver la filière nucléaire ni les choix en matière d'environnement. Je ne parlerai pas à la place de Mme Ségolène Royal, mais il me semble qu'elle souhaitait éviter que la loi comporte des volets sur le nucléaire et au contraire, que celle-ci se limite à l'approche des énergies renouvelables et de la transition énergétique, afin d'éviter de créer des tensions politiques.